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Slow Web : pour un web éthique et écologique

Le Slow Web n’est pas un web qui va moins vite, bien au contraire ! On pourrait le concevoir comme une version allégée, dénuée de superflu. Principaux avantages : redonner ses lettres de noblesse au contenu en conservant la capacité de recherche et de navigation, et garantir les libertés individuelles. Un web qui serait à la fois plus éthique et plus écologique.

Le concept de Slow Web, dit également Small Web, est porté depuis 2018 par l’entrepreneur activiste Tarik Krim qui milite pour un web plus frugal et respectueux de la vie privée : « L’idée derrière le Slow Web est de recréer une autre forme de consommation, qui ne soit pas contrôlée par les algorithmes. L’équivalent du Web indépendant de l’époque. »

Pourquoi le Slow Web ?

N’avez-vous jamais été confronté à des sites que vous souhaitez consulter, qui vous bombardent de publicité, animations, pop up, call-to-action et « nécessaires » cookies walls, jusqu’à vous dégoûter d’aller lire le contenu qui vous intéresse ? Avez-vous conscience que certains d’entre eux mettent en place des systèmes de tracking de type Facebook pixel ou Clarity, bien souvent sans votre consentement explicite. Alors que votre objectif est juste de lire cet article, vous voilà fiché, suivi, marketé et re-marketé, « cookisé », analysé et « cohortisé ». Tout cela est-il réellement nécessaire ? Avec le Slow Web, c’est par essence impossible.

Comment fonctionne le Slow Web ?

Une des facettes intéressante du Slow Web est qu’il se base sur des protocoles qui permettent de réduire la taille des données et du trafic généré. Vous connaissez déjà le protocole « https:// » ou «  ftp:// » que vous utilisez quotidiennement. Mais quid de ceux du Slow Web, tels que « gemini:// » par exemple ?

Gemini est un protocole simpliste qui permet, via des navigateurs spéciaux, d’aller sur une tout autre partie du web axée sur des contenus, libres et communautaires. La simplicité de Gemini exclut toute animation, image et mise en forme avancée. L’idée est de restituer le texte, l’information, sans autre forme de procès.

Mais c’est moche alors ?

Certes, soyons francs, cela ressemble à un Minitel amélioré. Mais c’est assumé par le projet. Au vu des gains de performance, et pour un type de document ciblé, Gemini suffit amplement. Sa charge serveur induite permet des consultations massives de documents avec un hébergement léger, là où il faudrait probablement un serveur dédié surgonflé pour accueillir la même information, avec le même trafic en « http » classique. Pour l’heure, il vous faudra un navigateur adapté, comme Lagrange ou Castor mais dans le futur, il est fort probable – voire souhaitable – que ce protocole soit intégré par des navigateurs tels que Firefox ou Brave dans un premier temps.

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Une page épurée du Slow Web

Est-ce l’avenir ?

Le Slow Web, qui n’est finalement qu’un terme englobant, est là depuis toujours. Les plus anciens se souviendront des protocoles Gopher et Finger par exemple.

Gemini est plus récent, plus moderne, mais son adoption massive n’est pas pour tout de suite ! Ce type de protocole pourrait bien être utilisé dans des cas précis. Imaginez votre base constituée de documents PDF, tels que des contrats ou des textes de lois, qui occupent une place certaine sur vos serveurs. Avec un bon logiciel de reconnaissance de caractères, vous transformez les documents PDF en texte brut pour les stocker en Gemini. Et voilà, vous avez fait fondre votre volumétrie de fichiers de 95% ce qui vous permet de les partager très simplement en interne ou en externe, tout en limitant la consommation de ressources pour y accéder. Gemini est également adapté à la diffusion d’articles : articles de blog et réseaux sociaux et articles scientifiques.

Gemini peut sembler extrême, et dans un sens, il l’est, mais il préfigure très certainement une nouvelle manière de voir les choses : celle de l’optimisation des ressources. Il s’agit de conserver la qualité et la facilité d’accès et de diffusion des informations, tout en limitant leur poids énergétique. Aujourd’hui, ces questions se posent nécessairement au sein des organisations.

Pour aller plus loin

Wikipédia
Tariq Krim (en français). Lire
Gemini (protocol)
(en anglais) : article plus complet. Lire

Site officiel
Gemini. Voir

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Ethique & Digital

L’automatisation du digital n’est qu’un moyen technique et non une fin en soi. Si le progrès technologique représente une opportunité pour les entreprises, la transformation numérique ne doit cependant pas se faire au détriment des personnes.

« La vitesse imposée par le numérique aujourd’hui inhibe une grande partie de notre réflexion et donne bien plus de poids à la masse statistique qu’à l’introspection. »

Cette citation extraite du livre de Yannick Meneceur, dans son ouvrage L’intelligence artificielle en procès (éd. Bruylant, 2020), nous a encouragé à créer un groupe de réflexion sur l’Ethique et le Digital.

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