Colloque-Mouans-Sartoux

Colloque « Art Influences Cerveau » : entre héritage et renouveau

À l’occasion de la 34e édition du Colloque de Mouans-Sartoux (Alpes-Maritimes), nous avons rencontré Jenny Bellatreche, co-organisatrice sous la houlette de Paul Charbit, de l’événement depuis sa création en 1990, et Didier Aït, conférencier invité. À travers leurs récits, nous plongeons dans l’âme et l’histoire de ce colloque, qui se veut un lieu d’échanges interdisciplinaires où le savoir est partagé sans frontières ni jugements.

Un colloque ancré dans l’histoire et l’amitié

Jenny Bellatreche vit à Mouans-Sartoux et incarne l’âme du colloque. Bénévole au sein de l’association Art, Sciences et Pensées depuis sa création, elle se souvient des premières années marquées par une certaine confidentialité. « Autour de la table, se souvient Jenny, il y avait Paul Charbit qui était médecin de la dernière femme de Picasso. C’est de là qu’a germé l’idée d’explorer les liens entre l’art et la science, au travers d’un colloque réunissant scientifiques, artistes et philosophes. »

Très vite, le colloque a attiré des personnalités prestigieuses, comme le philosophe Jean-François Mattéi, le psychiatre Boris Cyrulnik, ou encore Pascal Picq, successeur d’Yves Coppens dans l’étude de l’évolution humaine. « Nous avons eu des intervenants incroyables et des soirées d’animation inoubliables. J’ai encore en mémoire cette fois où Jean-François Mattéi a joué au piano tandis que Max Potti imitait Yves Montand. C’était magique ! » raconte Jenny, avec une pointe de nostalgie.

Au fil des années, des artistes tels que Guy Bedos, Adamo ou encore Brigitte Lahaye, ont marqué de leur présence les différentes éditions du colloque. Pour Jenny, ces moments de convivialité font partie intégrante de l’esprit de l’événement : « Ce qui rend ce colloque unique, c’est cette complicité entre les intervenants et le public. Tout le monde est à l’écoute, et personne n’est jugé. C’est un espace où chacun peut s’exprimer librement. »

Edition 2024 : l’influence sous toutes ses formes

Didier Aït, conférencier spécialisé en technologies cognitives et en management, pose un regard neuf sur cet événement, dont le thème de l’édition 2024 portait sur « l’influence », un sujet vaste et multidimensionnel. « L’influence est omniprésente dans nos vies, que ce soit dans la technologie, la musique, la communication ou même la pharmacologie » explique Didier. « Ce colloque est un terrain fertile pour explorer les interconnexions entre des disciplines qui, à première vue, semblent éloignées, mais qui sont en réalité profondément liées. »

Didier Aït a particulièrement apprécié l’esprit d’ouverture aux échanges entre les conférenciers eux-mêmes, qui débouchent bien souvent sur de nouvelles réflexions et de nouveaux champs de la connaissance à explorer. « Il est fascinant de voir comment des experts, qui pensent maîtriser un sujet, découvrent toujours de nouvelles perspectives en écoutant les autres intervenants », remarque Didier. « Ici, on ne vient pas seulement pour exposer son savoir, mais aussi pour s’enrichir du savoir des autres. C’est l’ADN de ce colloque. »

Le public, quant à lui, n’est jamais laissé de côté. Après chaque conférence, des discussions ouvertes permettent aux participants de dialoguer directement avec les intervenants. « Il y a un véritable échange intellectuel entre tous les acteurs du colloque, et le public fait partie de cette famille » ajoute Didier. « C’est rare de sentir autant de connivence et d’écoute dans un tel cadre. »

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Des souvenirs marquants et des personnalités inoubliables

Au fil des ans, le colloque de Mouans-Sartoux a vu défiler de nombreux grands noms. Jenny se souvient avec fierté de Franz-Olivier Gisbert, célèbre journaliste et écrivain, et de son enthousiasme : « Il a adoré le colloque et c’était pour nous une reconnaissance importante, car il a une grande influence dans le monde médiatique et intellectuel. »

D’autres figures comme Boris Cyrulnik ou Laurence Vanin, philosophe et directrice de la Chaire Smart City à l’Université Côte d’Azur, ont marqué les esprits par la profondeur de leurs interventions. Jean-François Mattéi, quant à lui, a laissé une empreinte indélébile. « C’est un grand penseur, mais aussi un homme d’une sensibilité incroyable. Son influence intellectuelle a traversé toutes les éditions du colloque », confie Jenny.

Un événement qui façonne les esprits

Pour Didier Aït, ce colloque est bien plus que la présentation de simples conférences. « C’est un endroit où la pensée se forme et se déforme, comme dirait Jacques Derrida. Chaque édition est un cocktail explosif d’idées qui pousse à réfléchir autrement, à ouvrir son esprit. »

Jenny Bellatreche, quant à elle, voit dans cet événement annuel, une véritable famille intellectuelle. « Chacun apporte ce qu’il a de plus précieux. Il y a une magie dans ces rencontres, et je suis fière d’en faire partie depuis le début. »

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Une évolution nécessaire et des perspectives pour l’avenir

Si le colloque a traversé toutes ces années avec succès, il n’a cependant pas échappé aux bouleversements récents, notamment ceux provoqués par la pandémie de Covid-19. « Nous avons perdu beaucoup d’adhérents pendant cette période, et l’événement n’a plus tout à fait la même dimension qu’avant », déplore Jenny. Toutefois, elle reste optimiste et envisage de nouvelles formes d’accueil afin de redonner au colloque toute son ampleur. Elle partage cette réflexion avec Frédéric Ovadia, éditeur de renom et fidèle parmi les fidèles de ce colloque.

Didier partage aussi cet enthousiasme pour l’avenir : « Le colloque doit évoluer, mais sans perdre son essence. C’est un espace d’échanges et de rencontres, et il faut conserver cet esprit d’ouverture. »

Le château de Mouans-Sartoux, cadre majestueux du colloque, continue d’offrir un espace propice à la réflexion et à la création. Des expositions, comme celle de Pierre Coullet, chercheur physicien, viennent enrichir l’événement, et confirment cette interconnexion constante entre art et sciences. Aujourd’hui, Paul Charbit, Jenny et leur équipe réfléchissent à l’intégration de spectacles ou d’autres formes artistiques pour diversifier les formats et attirer un public toujours plus large.

Le colloque de Mouans-Sartoux, entre héritage et renouveau, continue d’être un lieu d’échanges hors du commun, où le savoir se transmet dans une ambiance conviviale et chaleureuse. Un rendez-vous à ne pas manquer pour tous les curieux de la pensée humaine.


Le colloque de l’association « Arts, Sciences et Pensées » a lieu tous les ans la deuxième semaine de septembre, au château de Mouans-Sartoux (Alpes-Maritimes). Ouvert à tous publics, il attire chaque année entre 400 et 500 personnes pour écouter des scientifiques, des artistes et des philosophes.
Organisation : Art Science Pensée

Jenny Bellatreche : 06 88 25 44 26
art.science.pensée@wanadoo.fr

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